jeudi 5 février 2009

La République de MOLDOVA : ni / et européenne, ni /et roumaine, ni / et russe…

Par Catherine Durandin, directrice de recherche à l’IRIS

Il est possible de décrire la république de Moldova, plus de quatre millions d’habitants dont 1 million de travailleurs à l’étranger, en déclinant les ni : ni russe, ni roumaine, ni européenne. L’on pourrait tout aussi bien accumuler les et : la Moldavie parle roumain et russe et anglais et français… La Moldavie vit en paix, mais traîne un conflit dit gelé : la Transnistrie, largement russophone, est en sécession depuis 1992, des troupes ex-soviétiques stationnent sur ce territoire dont on ne sait quel sera l’avenir… La constitution de la République de Moldavie datant de 1994 en fait un pays neutre, mais agents économiques russes et acteurs du « soft power » américain sont fortement présents. Dénuée de ressources énergétiques, avec une agriculture ruinée depuis l’indépendance de 1991 qui l’a sortie de l’ex-URSS, la Moldavie pauvre gère une économie de dépendance renflouée par l’apport des euros et dollars venus de ses émigrés.


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Le pays est confronté à un débat idéologique et politique où se heurtent trois tendances : le pro « roumanisme » et via la Roumanie, un ancrage européen, le pro russisme et via la sphère orientale, une solidarité avec la Russie et l’Ukraine, le neutralisme et pour les jeunes intellectuels, une aspiration à fonder une nation politique citoyenne à partir des vingt dernières années, prenant en compte au-delà de ces vingt ans, l’expérience historique spécifique. Les élections législatives et présidentielles, dans un système parlementaire, sont prévues pour le printemps 2009. Mais, globalement, la population tout comme en Roumanie voisine, n’accorde plus sa confiance aux politiques.

La fracture de 1991/1992

C’est dans un climat romantique de retour à la Roumanie que la république soviétique de Moldavie s’est voulue indépendante de Moscou en 1991. Dès 1989, la langue roumaine écrite en alphabets latins avait été revendiquée, abolissant l’alphabet cyrillique imposé par la Russie puis l’URSS en 1945. Le mouvement de libération a mobilisé la partie ex roumaine de la Moldavie soviétique, occupée par l’URSS en 1944. Le mouvement romantique patriotique pro roumain, par anti-soviétisme, portait ses regards vers Bucarest et caressait l’idée d’une réunion Moldavie/ Roumanie. C’était sans mesurer que la Roumanie, ayant éliminé le régime des Ceausescu, avait élu en 1990 et re-élu en 1992, Ion Iliescu : en « gorbatchevien » peu à peu converti à la sociale démocratie, Ion Iliescu n’a jamais prétendu annexer une ex république soviétique. Les opposants démocrates et libéraux à Iliescu, de leur côté, voyaient en la Moldavie un pays frère certes, mais soviétisé, et lourd d’une large population russophone, suspecte. Le rêve unioniste a été de courte durée mais ce projet a soulevé l’inquiétude des russophones, attachés à l’ex république soviétique fondée en 1924 par Moscou au-delà du Dniestr, qui ont fait sécession au printemps 1992, pris les armes avec l’appui de forces russes conduites par le général Lebed. Ils ont constitué une Transnistrie auto proclamée, conservé un régime oligarque pro russe. Depuis 1992, Moscou, Tiraspol en Transnistrie, Chisinau pour la Moldavie, l’OSCE, Washington et l’UE se sont penchés sur cette question sans aboutir à un accord ! En 1999, la Russie a annoncé le retrait de ses forces armées, et n’a pas bougé depuis. La Transnistrie fait figure de vitrine/musée de l’URSS avec une capitale d’architecture colossale soviétique, un comité central entouré de panneaux et de grandes photographies raides, portraits des héros de la seconde guerre mondiale et des bons camarades des coopératives ou entreprises d’aujourd’hui.

Le conflit est gelé : pas de fracture entre les populations d’un côté et de l’autre du Dniestr. Pas de fracture ethnique entre des populations mélangées, russes, roumaines, ukrainiennes, pas de fracture linguistique entre des locuteurs roumanophones et russophones entre les deux rives, pas de fossé religieux entre deux espaces orthodoxes. L’on va et vient d’une rive à l’autre du Dniestr en franchissant un check point. La coupure n’est pas d’ordre socio-culturel, elle réside dans la volonté du gouvernement de Tiraspol de ne pas accepter l’autorité de Chisinau et dans le refus de Chisinau d’accepter une fédération « russisante » aux côtés de Tiraspol. (...)

C’est l’économie, stupide…

Le règlement du statut futur de la Transnistrie préoccupe moins la population que l’extrême pauvreté et la dépendance : la Moldavie dépend complètement de la bonne volonté russe et de l’Ukraine pour son approvisionnement énergétique. Que Gazprom réclame le remboursement des dettes de Chisinau, et le pays risque d’être plongé dans le froid et le noir. Les exportations de vin moldave sont elles aussi liées au jeu des tarifs douaniers imposés par la Russie. La Roumanie, intégrée dans l’UE en janvier 2007, a établi une politique de visas à sa frontière avec la Moldavie qui incite les habitants à circuler dans l’espace ex soviétique : 200 000 moldaves travaillent en Russie, dans la construction essentiellement, et sont déjà touchés par les restrictions d’emploi : ils rentrent… Les Moldaves travaillant en Espagne dans l’agriculture sont frappés par la compétition avec les autres mains d’œuvre venues de Roumanie ou du Maghreb. Les investissements des Moldaves de l’étranger se portent vers la construction ou vers des bulles spéculatives bancaires et laissent de côté une agriculture déjà très affectée par le départ des jeunes. (articol complet aici)

dimanche 1 février 2009

Cine păstrează vie flacăra limbii române în R. Moldova?

cabinetul-de-romana

Acest articol pe care l-am gasit pe blogul unei tinere din RM aflata la studii peste hotare (Romania) este o replica pe care o dedic unei studente din Republica Moldova la studii in Franta si care sustine ca limba noastra este limba "moldoveneasca" care trebuie promovata, impreuna cu economia si cultura Republicii Moldova in cadrul unor "Uorc Sopuri" :)

Ma intreb uneori daca nu se referea cumva Eminescu la tinerii republicanimoldovenisti aflati la studii la Paris, in cunoscuta lui poezie?

Violeta Gritcan


Fiind în România de mai puţin de patru luni, totuşi de multe ori am fost întrebată de unde cunosc limba română atît de bine. Pînă acum n-am reuşit să înţeleg de unde-şi trage rădăcinile această întrebare. Probabil majoritatea românilor din dreapta Prutului îşi imaginează Basarabia drept o gubernie a Rusiei şi că la noi se vorbeşte doar limba rusă. De multe ori mă simt flatată cînd mi se zice că vorbesc bine româna.

Aşa arată cabinetul de română din care m-am alimentat eu în anii de liceu

Mulţi consideră că la noi o vorbesc doar o parte minoritară, adică ceva similar cum ar vorbi-o etnicii români din Grecia, Serbia, Burgaria etc. Ceea ce nici pe departe nu este adevărat, mai ales în localiţile rurale. Mă întrebam şi eu, oare ar fi posibil să nu-mi cunosc limba odată ce vorbesc în acest grai de cînd am început a pronunţa primele cuvinte?

Şi totuşi, într-o oarecare măsură aceste întrebări îşi găsesc justificare. În pofida greşelilor istoriei, perioadei nu tocmai favorabile prin care i-a fost dat să treacă pămîntul dintre Prut şi Nistru, limba română a rezistat aici. Au fost timpuri vitrege, limba româna era interzisă, s-a trecut la alfabet chirilic, în locurile publice nici nu aveai măcar voie să vorbeşti în propria limbă. Chiar dacă s-ar părea că acele vremuri ţin de domeniul trecutului, oricum şi în zilele noastre se fac încercări suficiente de a demoraliza, mutila, distruge limba română. Şi totuşi, ea şi-a păstrat poziţia de verticală. Şi continuă să reziste demn. Datorită celor ce nu renunţă să lupte pentru ea. Şi aici vorbesc, mai întîi de toate de miile de profesori de limba şi literatura română din toate şcolile din Basarabia.

În perioada sovietică era interzis studierea scriitorilor români în şcoli, iar încălcarea acesteia putea avea urmări grave. Totuşi aceşti oameni au ştiut întotdeauna să cultive elevilor lor dragostea pentru propria limbă. Şi atunci cînd erau obligaţi să vorbească despre poeţii comunişti, oricum măcar subtil trebuiau să strecoare din Goga, Alecsandri sau Eminescu. În aceste condiţii au învăţat părinţii noştri.

Acum totul e altfel. În liceu am învăţat “limba română” şi nu “limba moldovenească” cum au făcut-o forţat părinţii noştri. Însă acum se pune altă problemă. Păstrarea limbii în forma sa autentică, denaturată. Iată marea misiune( şi deloc uşoară) a dascălilor din Basarabia. Din fericire, cu mari eforturi, dar le reuşeşte. Datorită lor învăţăm a preţui limba ce-au vorbit-o strămăşii noştri. Învăţăm să fim mîndri şi demni de acest tezaur de nepreţuit.

(...)

Sursa Blog Oxana Greadcenco | februarie 1, 2009